Une vieille fiction que je viens de retrouver et que je ne me souviens même pas d'avoir écrite en fait ^^' Mais je l'aime bien même si elle date beaucoup (et même très beaucoup !) Enfin bref, c'était pour un concours et il fallait réécrire l'imprégnation de Jacob pour Nessie si je me souviens bien, du coup c'est du point de vue de Jacob !
Quitter cette pièce. M’éloigner. Vite.
Rien d’autre ne comptait. Je voulais juste partir loin de cet endroit où gisait le cadavre de ma meilleure amie, la vue de son corps déchiré et ensanglanté m’était insupportable et me donnait la nausée... Pour la première fois de ma vie, j’enviais presque les vampires et leur absence de larmes qui leur donnait l’air si forts et si indifférent. Les miennes avaient commencées à inonder mes yeux à l’instant où j’avais vu la poitrine de Bella se soulever pour la toute dernière fois, désormais elles coulaient sans trêve, laissant une trace brûlant sur mes deux joues.
Je descendis l’escalier au ralenti - du moins il me semblait, tout avait l’air figé autour de moi - n’ayant absolument plus conscience du bruit, du temps, ni de ceux qui m’entouraient, je voulais être dehors le plus vite possible et me mettre à courir sans ne plus m’arrêter, je pourrais traverser le pays de long en large sans ressentir de fatigue, juste pour me défouler et je continuerais jusqu’au prochain continent à la nage, pourquoi pas... En fait rien n’avait plus d’importance, je l’avais perdue et c’était tout. Le néant. Le vide. Contrairement à Edward, je ne m’autorisai même plus l’espoir de la voir miraculeusement revenir à la vie, ses vaines tentatives ne mèneraient à rien, il avait bien vu tout comme moi son dernier souffle la quitter il y avait à peine quelques minutes de cela... Pourtant il s’efforçait de faire durer artificiellement ses pulsations cardiaques comme si cela allait y changer quelque chose, pour ma part je ne voulais plus m’escrimer inutilement sur elle. J’avais envie de revenir en arrière et de le secouer pour lui faire entendre raison mais je n’en avais absolument pas la force et il finirait bien par se rendre compte que ses espoirs étaient infondés - même si, le connaissant, il serait capable de continuer son massage cardiaque encore quelques mois, quelques années même...
De mon côté jamais plus je ne voulais remettre les pieds dans cette maison. Ne plus jamais revoir les Cullen, ne plus jamais entendre parler d’eux, ne plus jamais revenir à Forks, ne plus jamais m’arrêter de courir. Ne jamais voir ce monstre qui avait tué ma Bella. Tout ça était bien clair dans ma tête parce qu’à l’instant où Bella n’avait plus été plus vivante cette vie n’était plus la mienne, ce n’était qu’un horrible et insupportable souvenir à rayer de ma tête le plus rapidement possible. Mais tout cela aurait bien plus simple si en descendant les escaliers, en me dirigeant vers la porte de sortie je n’avais pas vu les deux personnes que je détestais probablement le plus au monde en cet instant : celle qui nous avait empêché d’en finir avec la chose avant qu’il ne soit trop tard : Rosalie. Et le monstre qui l’avait achevé. L’envie de tuer me prit de court par sa force, jamais je n’avais eu envie d’ôter la vie à un être humain à ce point et je savais que j’en serais capable, le seul obstacle à cette pulsion était cette vampire blonde que je haïssais, mais ma force était tellement décuplée par la tristesse et la colère qu’elle me parût ridicule, jamais elle ne serait assez puissante pour m’empêcher d’accomplir la seule chose dont j’avais envie à ce moment ; à savoir tuer ce monstre.
J’étais maintenant arrêté, au fond de la pièce si bien que Rosalie ne me voyait même pas, totalement concentrée sur le biberon de sang qu’elle donnait au monstre avec tout l’amour dont elle était capable... Les larmes avaient cessé de couler tandis que j’élaborais mon plan d’attaque mentalement. J’avais suffisamment de temps pour écarter Rosalie de mon chemin - d’ailleurs si elle mourrait ou si elle était blessée pendant mon attaque cela n’avait pas la moindre once d’importance, au contraire - les autres membres de la famille s’interposeraient évidemment mais leur vie ou leur mort, je m’en fichais royalement, la seule personne que j’aimais dans cette maison nous avais déjà quitté depuis dix bonnes minutes. Cette pensée et la vague de tristesse qui me submergea engendrèrent un déclic et je me mis en position d’attaque. Est-ce que j’allais rester sous forme humaine ou me transmuter en loup-garou pour attaquer ? Peu importe. Cette horrible créature mourrait. Rosalie la berçait doucement en la regardant comme si c’était la plus belle chose au monde, elle me dégoûtait d’avoir si peu de pitié et autant d’égoïsme, elle avait eut ce qu’elle attendait depuis le départ en fait, tout se déroulait selon ses plans... Mais c’était sans compter sur le mien. J’allai tuer le monstre en premier pour que son rêve s’effondre sous ses yeux, puis je la tuerais ensuite. Lentement. En prenant soin à ce qu’elle souffre le plus possible.
J’approchai furtivement les yeux rivés sur le dos de Rosalie qui me cachait toujours le visage de ma cible.
5 mètres.
Je repousserais d’abord la blonde.
4 mètres.
Puis j’attraperais le monstre.
3 mètres.
J’attendrais que Rosalie se relève...
2 mètres.
...Pour qu’elle me voie le tuer.
1 mètre.
Et...
Et rien. Le visage du bébé m’apparût, ses grands yeux chocolat étaient précisément de la même couleur que ceux de Bella, au point que c’en était déconcertant. Renesmée... Elle me dévisageait d’un air étrangement mature, comme si elle avait compris la moindre des choses que j’avais eues pour intention de faire et que d’un regard elle espérait me faire changer d’avis. Et elle avait réussi. Mon esprit se demandait pourquoi j’avais qualifié cette petite fille de « monstre » quelques secondes auparavant, le simple fait d’avoir croisé ses yeux m’avait entièrement changé.
Extérieurement, je n’avais plus cette position d’attaque, je m’étais redressé pour contempler chaque partie de son visage, avide de chaque détails, les plus insignifiants comme les plus flagrants - la couleurs de ses yeux, la forme de sa bouche, ses pommettes, l’expression de son regard, son nez légèrement recourbé, ses cheveux ondulés...
Intérieurement, le changement était encore plus incontestable : ce n’était plus moi. Ou plutôt si, pour la première fois depuis bien longtemps - depuis toujours en fait - je sentais qu’un lien imperceptible mais terriblement fort me raccrochait à la vie, à Renesmée, elle était devenu en l’espace de quelques secondes et d’un regard, le soleil que j’avais toujours recherché, le seul et unique autour duquel il m’était donné de graviter.
Mes envies de meurtres avaient désertées la moindre parcelle de mon esprit, tout comme le fait même d’avoir envisagé ne serait-ce qu’une seule seconde de lui ôter la vie.
Renesmée.
Elle seule comptait à présent, et aussi étrange fut-il pour moi de le constater.. je l’aimais, d’un amour sain, parfait, éternel, indestructible, inaliénable. Ce sentiment m’avait frappé avec une force et une authenticité que je n’avais jamais ressentie auparavant, des milliers de connexions s’étaient crées entre elle et moi, et je les ressentais avec une telle force que j’avais presque l’impression qu’elles étaient palpable. C’était comme si tous les fils qui me raccrochaient à la vie s’étaient soudain réunis pour n’en former qu’un seul plus solide que tout ce qui existait dans l’univers, ma raison de vivre y était attachée, rien au monde n’était plus fort que cela. En un regard elle avait bouleversé ma vie, tout ce qui était essentiel à mes yeux auparavant était maintenant totalement vide d’intérêt, ce qui me rattachait à Bella et mon amour pour elle, ma famille, ma meute, les vampires... Tout cela n’avait plus de raison d’être depuis qu’elle était là.
Je savais et je sentais au plus profond de moi que rien ni personne n’aurait jamais la force de m’écarter d’elle car je lui appartenais, à jamais.
Rosalie sembla soudainement se rendre compte de ma présence derrière elle et eut par réflexe un geste protecteur envers Renesmée tout en se retournant vers moi en me lançant un regard assassin. Je la regardai à peine une seconde avant de reporter toute mon attention sur la petite merveille qu’elle tenait fermement entre ses bras. La blonde me regardait sans un mot, comme si elle se demandait si j’allais lui sauter dessus pour lui prendre la petite par la force, son expression se durci encore tandis que je franchissais le dernier mètre qui me séparait d’elles. Est-ce que ma tension avait été palpable à ce point quand je m’apprêtais à attaquer ? Blondie ne pouvait pas lire dans mes pensées, ni savoir ce que je ressentais mais malgré ça elle avait l’air vraiment méfiante à mon égard. Ou peut-être qu’elle ne voulait simplement pas partager le bébé avec qui que ce soit.
- Je peux l’avoir ? demandais-je en tendant les bras vers Renesmée sans la lâcher des yeux.
Cette dernière me sourit et avança ses petits bras vers moi à son tour, j’allai la prendre mais Rosalie recula brusquement de quelques mètres, apparemment elle était bien décidée à ne pas lâcher la petite tant qu’Edward n’était pas là. Je la soupçonnais même d’espérer qu’il ne veuille plus de sa fille pour qu’elle puisse la garder pour elle, égoïste comme elle était...
- Ça va, je ne vais pas lui faire de mal. dis-je en baissant légèrement les bras à la vue du regard assassin de Rosalie.
- Je ne préfère pas tenter le diable, me répondit-elle, glaciale au possible.
Je me reculai en roulant les yeux, espérant qu’elle comprendrait que je ne lui voulais pas de mal. Comment lui faire comprendre ce qu’il venait de se passer ? J’avais eu du mal à saisir moi-même et si tout était on ne peut plus clair désormais, c’était bien trop compliqué à expliquer.. surtout à elle... Pourquoi fallait-il que ce soit la seule personne de cette famille, celle qui avait l’air totalement dénuée de sentiments et qui me haïssait, qui s’occupe de Renesmée ? Elle ne comprendrait jamais ce qui me rattachait à elle.. mais je pouvais toujours essayer.
- Ecoute, il s’est passé un truc... commençais-je en tentant de garder mon calme face à son regard agressif.
- Oui, tu nous a grogné dessus sale chien !
- Quoi.. ? Non !
Mais avant d’avoir eut le temps de commencer à argumenter, Alice débarqua, les bras recouverts de sang et l’air épuisé. Je soupirai bruyamment en songeant qu’il était certain qu’elle allait prendre le parti de sa sœur. Et pourtant ce ne fut pas le cas...
- Jacob ? s’étonna-t-elle, apparemment surprise de me voir encore là. Je viens d’avoir une vision...
Elle s’arrêta de parler puis nous regarda - moi et Renesmée - l’un après l’autre. Pendant son silence qui dura quelques secondes, je tentai diverses hypothèses de visions à son regard bien trop appuyé sur sa nièce et moi. Etant donné qu’elle ne pouvait rien voir sur moi, sa vision concernait inévitablement Renesmée.. mais je devais bien être inclus dedans sinon jamais elle ne m’aurait dévisagé de cette manière. J’attendis qu’Alice arrête de nous fixer et daigne parler.
- Qu’est ce qu’il s’est passé ? Je viens de voir quelque chose de bizarre... dit-elle enfin.
Etait-ce possible qu’elle ai « vu » mon imprégnation pour Renesmée ? Rosalie était la seule à être totalement perdue dans l’histoire, elle tenait toujours la petite avec autant de ferveur, comme s’il s’agissait de sa propre fille... Ce comportement m’irritait au plus au point, rien de la rattachait à elle contrairement à moi, pourtant je n’avais même pas le droit de la prendre dans mes bras.
- Il s’est passé quelque chose avec toi et Renesmée. Je ne sais pas ce que c’est mais... wow, je n’avais jamais vu quelque chose comme ça, d’une telle force !
- Je crois que je me suis imprégné d’elle, dis-je, l’air hébété
- Ça veut dire quoi ça ? demanda Blondie, agacée de ne rien comprendre
Je lui expliquai vaguement ce en quoi « consistait » une imprégnation, heureusement Alice et sa vision étaient là pour m’appuyer. Sans cela, Rosalie n’aurait jamais cru un traître mot de ce que je racontais, mais à présent elle était bien obligée de constater que je disais la vérité et par conséquent, que je ne ferais aucun mal à Renesmée. A contre-cœur, elle me laissa la prendre mais sans la quitter des yeux malgré tout.
Une bouffée de bonheur m’envahit lorsqu’elle fut enfin dans mes bras et que son visage se fendit en un adorable sourire. Ce petit être parfait m’était destiné. Je ne vivais plus que pour elle, je l’aimais et cet amour extraordinaire évoluerait selon ses désirs. Pour l’instant j’étais comme un frère pour elle, plus tard je deviendrais son meilleur ami, son confident... Rien - absolument rien - ne me séparerait d’elle.
Un battement de cœur suivi d’une inspiration exagérée se fit entendre à l’étage. Edward avait finalement réussi. Bella était vivante - d’une certaine manière. J’éprouvais bien entendu du soulagement à cette idée, mais mon esprit et mon regard ne pouvaient que rester focalisés sur le visage de sa fille, Renesmée. Sa petite main se posa délicatement sur ma joue, son contact était doux et agréable mais je fus surpris en voyant une image s’imposer à moi. C’était mon visage, puis le sien, souriant, simplement. Elle retira alors sa main et lorsque je recouvris la vue, je vis ce même sourire devant moi...
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